VENDREDI 5 AVRIL

LIBERTÉ, LA NUIT

1983, 80 min

Réal. Philippe Garrel | Scénario Philippe Garrel, Bernard Lambert

Avec Maurice Garrel, Christine Boisson, Laszlo Szabo,

Emmanuelle Riva, Brigitte Sy

Un homme pris dans la tourmente des évènements d’Algérie connaît un bonheur nouveau mais fugace avec une jeune Algérienne…
«On pense bien sûr à Cocteau dans ce travail de la mort comme constitutif du film, mais si l’on y pense, c’est avant tout dans cette traque du hasard ou de l’imprévu technique et de sa conséquence poétique : plus que des plans, faire des prises qui volent l’instant saisi comme un accident, et le suscitent. Quel plus beau moment, alors, que celui où les draps claquant dans le vent découvrent et cachent alternativement l’homme et la femme blottis l’un contre l’autre dans leur douleur ? C’est le mouvement de l’obturateur, mais d’abord cette chasse au hasard – l’imprévisible apparition ou disparition des acteurs – à l’intérieur d’un dispositif donné; c’est la beauté comme aventure.» M. Chevrie, Cahiers du cinéma, été 1984
SÉANCES : VE 05/04 - 12H | DI 07/04 - 17H | JE 11/04 - 21H

LE BERCEAU DE CRISTAL

1975, 80 min
Réal. Philippe Garrel | Avec Nico, Dominique Sanda,

Anita Pallenberg, Margareth Clémenti

Instantané d’une génération désaccordée. Le berceau ? L’art (la peinture de Pardo, la poésie de Nico, le Musée Langlois). Le cristal? Le froid (la poudre d’Anita Pallenberg, le silence qui précède le suicide). Toute vie est un processus de démolition.

Le Berceau de cristal, c’est avant tout un voyage esthétique: «J’avais un ami peintre, Frédéric Pardo, qui faisait de la peinture psychédélique très dépouillée, j’ai vécu près de lui pendant un an et j’ai eu envie de faire un film par rapport à sa peinture.»

P. Garrel
SÉANCES : VE 05/04 - 15h30 | VE 12/04 - 19H

HOME MOVIE

1969, couleur, 150 min
Réal. Pierre-Richard Bré | Film retrouvé, inédit

Pierre-Richard Bré (qui fut, dans sa jeunesse, un protégé de Jean Douchet aux Cahiers du cinéma et un proche des Mac-Mahoniens) a filmé Home Movie avec une des premières caméras Super 8 (qui lui a été confiée soit par Olivier Mosset soit par Jean Mascolo) pendant le tournage au Maroc du Lit de la Vierge fin 1968. Bré a filmé tout au long du tournage, du décollage en France à l’arrivée à Casablanca. Il suit l’équipe de Garrel à Marrakech et ensuite aux environs de Ouarzazate, pour terminer dans le sud du Maroc dans le désert avec la visite du cinéaste britannique Donald Cammell (les dernières images sont de lui). La dernière bobine de Home Movie fut filmée avec un appareil différent des premières bobines, une Beaulieu : l’image est plus nette, l’optique meilleure.
SÉANCES : VE 05/04 - 16H15 | LU 15/04 - 21H

JEAN-LUC PERSÉCUTÉ

Suisse, 1966, 94 min
Réal. Claude Goretta | Scénario Claude Goretta et Georges

Haldas, d’après C. F. Ramuz | Avec Maurice Garrel,

Françoise Meiniger, André Cellieri

Réalisé dans la région d’Evolène, Jean-Luc persécuté adapté d’un texe de Charles-Ferdinand Ramuz se concentre sur le personnage de Jean-Luc, paysan trompé par sa femme, sur qui le sort semble s’acharner et qui sombre peu à peu dans la folie. Le réalisateur prend son temps, filme longuement les paysages changeants au rythme des saisons et du récit. Dans le rôle-titre, l’excellent Maurice Garrel investit son personnage avec un talent et une intelligence rares, incarnant avec justesse Jean-Luc, dans ses silences butés, sa solitude et sa souffrance.
SÉANCES : VE 05/04 - 17H | ME 10/04 - 17H

LA DISCRÈTE

1990, 95 min
Réal. Christian Vincent | Avec Fabrice Luchini, Judith Henry,
Maurice Garrel

Vexé d’avoir été plaqué par sa petite amie, Antoine, écrivain en panne d’écriture, éprouve le besoin de se venger de la gent féminine. Son éditeur lui propose alors une expérience assez perverse : séduire une jeune femme... Ce petit jeu d’esprit élégant et purement jubilatoire sur la manipulation des sentiments a révélé, en 1990, le cinéaste Christian Vincent. Maurice Garrel, en Marquise de Merteuil moderne, donne à son rôle de libraire, une dimension exceptionnelle : «Vous n’êtes pas l’écrivain, mais l’initiateur. Celui qui tire les fils. Le marionnettiste cruel. Le commanditaire metteur en scène.» Jacques Morice
SÉANCES : VE 05/04 - 19H | ME 10/04 - 15H15

ABOLITION DE L'ART

 

1968, 14 min
Réal. Alain Jouffroy

Réalisé en 1968, cet unique film de l’écrivain, artiste, poète et critique d’art Alain Jouffroy préfigure la radicalité de Mai. L’Abolition de l’art constitue une attaque en règle contre le culte de l’art et sa spécialisation, les figures du pouvoir et de la patrie. Alain Jouffroy a dirigé la revue XXe siècle, fondé Opus, la revue d’art internationale publiée par Georges Fall et publié de nombreux textes et livres sur l’avant-garde.
SUIVIE DE DÉTRUISEZ-VOUS
SÉANCES : VE 05/04 - 19H | LU 15/04 - 15H

VENDREDI 5, 19H > SOIRÉE ZANZIBAR, PRÉSENTÉE PAR SALLY SHAFTO, HISTORIENNE

ET CRITIQUE DE CINÉMA

DÉTRUISEZ-VOUS

1968, couleur et noir & blanc, 75 min
Réal. Serge Bard | Avec Serge Bard, Caroline de Bendern,

Juliette Berto, Thierry Garrel, Alain Jouffroy,

Olivier Mosset, Jacques Robiolles

«Empruntant à La Chinoise une intrigue minimaliste, Détruisez vous raconte l’expulsion de Thierry (Thierry Garrel) d’une cellule révolutionnaire dirigée par le critique d’art et poète marxiste Alain Jouffroy, lui-même mentor de plusieurs membres du mouvement Zanzibar, et qu’on retrouve ici dans un rôle de pater familias. Le principal protagoniste en est cependant Caroline (de Bendern), errant sans but pendant toute la durée du film. Dans une scène, Jouffroy, debout dans un amphithéâtre, énumère les différents points d’un programme inspiré du personnage militant d’Anne Wiazemsky dans La Chinoise. » Sally Shafto
SÉANCES : VE 05/04 - 19H | LU 15/04 - 15H

VENDREDI 5, 19H > SOIRÉE ZANZIBAR, PRÉSENTÉE PAR SALLY SHAFTO, HISTORIENNE

ET CRITIQUE DE CINÉMA

LE RÉVÉLATEUR

1968, 60 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Bernadette Lafont,

Laurent Terzieff, Stanislas Robiolle

«Le Révélateur est un film muet. Un couple et son enfant fuient devant une menace informe et pourtant indicible. Un film sans rires et sans murmures. Dans un paysage de désolation, d’humidité et d’humiliation, on voyait l’être le plus faible se révolter : l’enfant. » Bernadette Lafont
«Entre le retour aux origines et la plongée au-delà de l’infini, il y a comme point commun ce paradoxe, que trop peu de cinéastes ont compris : ce n’est pas forcément en réalisant des films discursifs, mais hypnotiques, que l’on parvient à donner corps aux grandes œuvres métaphysiques et historiques.» S. Delorme, Cahiers du cinéma, fév. 2002
PRÉCÉDÉ DE LA RÉVOLUTION N'EST QU'UN DÉBUT, CONTINUONS
SÉANCES : VE 05/04 - 21H | ME 10/04 - 17H

VENDREDI 5, 21H > SOIRÉE ZANZIBAR, EN PRÉSENCE DE BERNADETTE LAFFONT

LA RÉVOLUTION N'EST QU'UN DÉBUT, CONTINUONS

1968, couleur, 23 min, sans dialogue
Réal. Pierre Clémenti | Avec Yves Beneyton, Balthazar Clémenti,

Margareth Clémenti, Jean-Pierre Kalfon, Valérie Lagrange

Réalisé entre Rome et Paris en mai et juin 1968, lorsque Pierre Clementi tournait dans Partner de Bernardo Bertolucci, ce film, confié à son ami Frédéric Pardo, a sombré dans l’oubli total pendant plus de vingt ans. Il a été confié par Frédéric Pardo à l’historienne Sally Shafto en 1999, lors de ses recherches sur les films Zanzibar.
SÉANCES : VE 05/04 - 21H | LU 15/04 - 19H

VENDREDI 5, 21H > SOIRÉE ZANZIBAR, EN PRÉSENCE

DE BERNADETTE LAFFONT

ROIS ET REINE

2003, 150 min
Réal. Arnaud Desplechin | Avec Emmanuelle Devos,

Mathieu Amalric, Catherine Deneuve, Maurice Garrel,

Nathalie Boutefeu

Le long métrage d’Arnaud Desplechin est une réflexion magnifique sur le deuil (d’une personne, d’une histoire) et la filiation (naturelle, inventée). Souffrance et joie à la fois. Nora va bientôt se marier avec un homme qu’elle n’aime pas vraiment, mais qui saura s’occuper d’elle. Avant cela, elle est retournée à Grenoble, chez son père, pour récupérer son fils Elias. Là, elle a trouvé son père malade… On se souviendra longtemps de l’interprétation de Maurice Garrel (dans une scène mémorable aux côtés d’Emmanuelle Devos) qui lui vaudra d’être nommé au César du meilleur second rôle en 2005.
SÉANCES : VE 05/04 - 21H | SA 13/04 - 18H