DIMANCHE 14 AVRIL

LE DICTATEUR

1940, É.-U., 126 min
Réal. Charles Chaplin | Avec Charles Chaplin, Paulette Goddard

À partir de 9 ans

La guerre de 14-18. Sur le front, un soldat de Tomanie, le barbier juif qui a tout de Charlot, et rien d’un héros, sauve pourtant le colonel Schultz puis perd la mémoire dans un accident à ses côtés. Toujours amnésique, il s’échappe de l’hôpital et réussit à retrouver sa boutique dans le ghetto. Ignorant tout de la politique antisémite de son sosie, le dictateur Hynkel, il tente d’effacer une inscription “juif” sur sa vitrine et est embarqué par les S.S. Le Dictateur a permis à Chaplin de se surpasser dans la satire burlesque et de signer une œuvre d’une rare intelligence et d’une réelle aud ce. Chaplin était admiré par les surréalistes pour son h mour et son goût de la subversion. Ils voyaient dans son personnage de Charlot, l’incarnation d’un être surréaliste : subversif, en lutte contre les forces de l’ordre, de la mor le “petite-bourgeoise”, avide de liberté absolue, poète souvent amoureux, aux exploits comiques irréels. Ils aimaient avec tout autant d’admiration le travail de Buster Keaton ou les Marx Brothers.
SÉANCE : DI 14/04 - 15H

EN COMPAGNIE D'ANTONIN ARTAUD

1993, 90 min
Réal. Gérard Mordillat | Scénario Gérard Mordillat, Jerôme Prieur

Avec Marc Barbé, Sami Frey, Valérie Jeannet,

Charlotte Valandrey, Julie Jézéquel

Mai 1946 : après neuf ans d’internement, Antonin Artaud sort enfin de l’asile de Rodez pour revenir à Paris parmi les siens. Ce jour est l’illumination de Jacques Prevel. Jeune poète, il va suivre Artaud dans ses pérégrinations... Dans cette étonnante “biographie” inspirée, Gérard Mordillat signe avec Jérôme Prieur, son complice, un film rugueux comme peut l’être l’écriture, libre comme la poésie...
SÉANCES : MA 09/04 - 15h15 | DI 14/04 - 15H | LU 15/04 - 21H

HANNAH ARENDT

2012, Allemagne, 113 min, VOSTF
Réal. Margarethe von Trotta | Avec Barbara Sukowa,

Axel Milberg, Janet McTeer | Prix du jury et prix du public

du festival de Pessac 2012

Le film de Margarethe von Trotta couvre la période 1960-1961, date de la capture du criminel nazi Eichmann par le Mossad et son procès en Israël jusqu’en 1964, année suivant la publication dans le New Yorker du reportage d’Arendt consacré au procès. Barbara Sukowa incarne avec bonheur une indomptable Hannah Arendt. On y voit celle-ci assise dans la salle de presse, les yeux rivés sur les écrans de télé. On y voit aussi des images d’archives ; les soirées new-yorkaises mêlant l’allemand à l’anglais; Hans Jonas, philosophe et historien de la religion, discuter âprement avec son amie; Mary McCarthy, son amie romancière; Lotte Köhler, son assistante. Et le débat est âpre. Hannah Arendt est mise à l’index par la diaspora juive à cause du manque d’empathie avec le peuple juif à la suite d’un contresens dommageable sur le sous-titre de son livre sur Eichmann paru en 1963: Essai sur la banalité du mal. L’objet du livre était de souligner la radicalité contre l’humanité, perpétrée par les nazis et dont personne ne se reconnaît coupable. Mais elle fut lue trop vite ou, pire, pas du tout… Hannah Arendt de von Trotta évoque toute cette période d’une intellectuelle en exil, et donc toute la querelle philosophique. Quatre ans de travail, de mise en écriture pour un film impeccable.

EN AVANT-PREMIÈRE

DIMANCHE 14, 17H > SOIRÉE DE CLÔTURE EN PRÉSENCE DE MARGARETHE VON TROTTA

LA NAISSANCE DE L'AMOUR

1993, 93 min

Réal. Philippe Garrel | Scénario et dialogues Philippe Garrel,

Marc Cholodenko, Muriel Cerf | Avec Lou Castel,

Johanna Ter Steege, Jean-Pierre Léaudd

Deux amis, Paul le comédien et Marcus l’écrivain, parlent souvent de leur vie, de leurs aspirations et de leurs passions.
«C’est peu de dire qu’on sort bouleversé de La Naissance de l’amour. En fait, on quitte la salle convaincu d’avoir retrouvé une magie perdue, une alchimie à base d’images (en noir et blanc) et de son (direct) qui, pour les premières, renvoient à la période du muet, où les films étaient tournés sur une pellicule orthochromatique très riche en sels d’argent, et, pour le deuxième, à une tradition de l’enregistrement brut sur le vif dont le Jean Eustache de La Maman et la Putain ou le Leos Carax de Boy Meets Girl pourraient être de bons exemples, postérité des débuts de la Nouvelle Vague en France, de John Cassavetes aux États-Unis.» J. Roy, L’Humanité, 9 mars 2001
PRÉCÉDÉ DE LA SÉQUENCE D'AMAND GATTI
SÉANCES : ME 03/04 - 20H | DI 14/04 - 17H15

LA SÉQUENCE D'ARMAND GATTI

1993, 5 min
Réal. Philippe Garrel

“Vive l’anarchie !”, entendait-on à l’orée de L’Enfant secret, en 1982. Dix ans plus tard, pour La Naissance de l’amour, Philippe Garrel se rendit en Suisse afin de tourner une séquence de rencontre entre le personnage interprété par Lou Castel et le grand écrivain, dramaturge et cinéaste Armand Gatti, figure mythique de l’anarchie en France. Longue de dix minutes, la séquence n’a pas trouvé sa place dans la version finale de La Naissance de l’amour, mais Philippe Garrel en a offert les éléments, conservés par Bernard Dubois, et réunis sous le label Outrage et Rébellion. L’extrait présenté correspond au passage où une synchronisation s’est avérée possible. Les recherches continuent pour restaurer et monter au mieux le fruit précieux d’une rencontre créative entre deux des artistes les plus farouchement libres de l’histoire du cinéma et des arts.
SÉANCES : DI 14/04 - 17H15

LES BAISERS DE SECOURS

1989, 83 min

Réal., scénario Philippe Garrel | Dialogues Marc Cholodenko

Avec Brigitte Sy, Philippe Garrel, Louis Garrel, Anémone,

Maurice Garrel

Mathieu, cinéaste, prépare un film. Il choisit de confier le premier rôle féminin à une actrice connue.
«Considérant que l’histoire du film est “leur histoire”, sa femme, Jeanne, comédienne également, prend cette décision pour “une trahison d’amour”. Jeanne, Mathieu et la vie: d’artiste ou de famille. Amour fou, tonalité mineure : Les Baisers de secours se donnent loin de l’infernale artillerie psychologique. Philippe Garrel n’en rajoute pas: ici, pour toucher, on retranche, on élude, on coupe. Un art moderne qui aide à vivre la vie.» G. Lefort, Libération, 12 septembre 1988

PRÉCÉDÉ DE RUE FONTAINE
SÉANCES : JE 04/04 - 17H | DI 14/04 - 19H

RUE FONTAINE

Épisode du film collectif Paris vu par… 20 ans après
1984, 17 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Avec Christine Boisson,
Jean-Pierre Léaud, Philippe Garrel

René, désespéré par le départ de son amie, tombe amoureux d’une jeune femme qui se suicide le lendemain. Tous les films de Garrel s’articulent de façon cruciale autour de séquences de rêve et de visions, mais Rue Fontaine est celui qui s’approche le plus d’un total irréalisme – voire d’un surréalisme, puisque ce titre fait référence à la rue où habitait André Breton.
SÉANCES : MA 09/04 - 17H30 | DI 14/04 - 19H

ELLE A PASSÉ TANT D'HEURES SOUS LES SUNLIGHTS

1984, 130 min
Réal., scénario Philippe Garrel | Adaptation Brigitte Sy
Avec Mireille Perrier, Jacques Bonnaffé, Anne Wiazemsky,

Lou Castel | Film dédié à Jean Eustache

On propose à un jeune metteur en scène, malheureux en amour, de monter Blanche-Neige de Charles Perrault à la Comédie-Francaise…
«C’est l’histoire d’un tournage que joueront Mireille Perrier, Lou Castel, et Anne Wiazemsky et Jacques Bonnaffé… et j’essaierai, entre ces deux couples – l’un appartenant à la réalité, ça sera Lou et Mireille, et l’autre à l’imaginaire, ça sera Anne et Bonnaffé – de montrer le point d’interférence qu’il y a entre la réalité, les moments de dèche et de misère d’un cinéaste, et son film où il injectera des bribes, comme ça, de sa réalité, mais dans un contexte imaginaire et sentimental, avec une attitude émotive propre à l’art (avec de la musique, sur les dialogues de Jacques Bonnaffé et d’Anne).» P. Garrel, dossier de presse du film
SÉANCES : JE 11/04 - 16H45 | DI 14/04 - 21H